54.7 T’En As Jamais Assez, Toi

Le lendemain de cet après-midi magique avec mon beau mâle brun, j’ai l’impression de flotter : je me sens survolté, heureux, euphorique.
Dès le réveil, les souvenirs de ses gestes, de ses attitudes, les « images sans image » de ce kif dans la pénombre, remontent à mon esprit, en rafales.
Dans ce flot incessant et presque violent, je cherche à retrouver chaque infime sensation, à rallumer chaque parcelle de bonheur. Je veux graver en moi chacune des infinies nuances de ces instants presque irréels. Je veux me souvenir de ce dont mon beau mâle brun est capable, lorsqu’il s’applique.
Ce que j’ai vécu hier après-midi est tellement incroyable que j’ai presque du mal à croire qu’il ait été réel. Au fond, ça aurait pu n’être qu’un rêve : à la fois le plus érotique et le plus sensuel qui soit.
C’est l’empreinte olfactive de mon beau mâle brun, flottant dans ma chambre, et en particulier sur mes draps, qui se charge de me confirmer que ça s’est vraiment passé.
Alors, ce matin, le manque de mon beau mâle brun se fait sentir avec une violence inouïe ; j’ai besoin de le sentir contre moi, j’ai besoin du contact avec son corps, avec sa force ; j’ai besoin de sentir son odeur, besoin de sentir son envie de mec, son envie de moi.
Jamais j’ai été aussi en manque « de lui » que ce matin ; le fait est que jamais nous n’avions été aussi loin, et surtout jamais nous y avions été de cette façon : ensemble, tout simplement.
Hier après-midi, ce n’est pas uniquement sa puissance sexuelle qui s’est abattue sur moi ; c’est une force bien plus forte, ravageuse : cette force est son envie, non pas de me baiser, mais de me faire l’amour.
Oui, j’ai vraiment l’impression que hier après-midi nous avons franchi une étape dans notre relation.
Depuis le début de nos « révisions », à chaque fois, et chaque fois d’une façon qui ne ressemble pas aux autres, les rencontres sexuelles avec mon beau mâle brun m’ont comblé de bonheur sexuel ; sa présence, sa puissance virile, son coté dominant m’ont apporté ce dont j’avais besoin ; au fil de nos révisions, j’ai eu la chance de vivre exactement la sexualité pour laquelle j’étais « câblé » ; une sexualité que j’avais cru ne jamais pouvoir mettre à exécution, et surtout pas avec ce garçon qui me semblait à tout jamais inaccessible.


Il a suffi que nos corps trouvent le chemin pour se rencontrer, s’unir, se reconnaître, pour que je découvre un bonheur sexuel d’une intensité à m’en rendre fou ; mes fantasmes, mes envies étaient là, précis, sauvages, brûlants à en faire mal ; j’avais trouvé mon mâle, le maître de mon plaisir, mon alter-ego sexuel, érotique : ça en était presque troublant.
Mais là où ça devenait carrément déroutant, c’était lorsque les envies, l’instinct naturel, l’instinct « mâle » de mon bobrun devenaient parfois, souvent, le révélateur de certaines de mes propres inclinaisons, inclinaisons enfouies ou même ignorées jusque-là, poussant nos ébats bien au-delà de mon imagination de puceau.
Un beau jour de mai, le bogoss m’avait balancé : tu vas me sucer, me faire jouir, et tu vas tout avaler…
J’avais souvent pensé à le sucer ; moins, ou même pas du tout, à aller plus loin ; pourtant, rien que le fait de l’entendre me l’ordonner, j’avais adoré ça.
Un autre jour il m’avait dit : je vais te baiser…
Il avait voulu faire ça sans capote, tout naturellement. Je n’avais jamais imaginé faire ça sans une capote, même pas avec lui : j’ai accepté, j’ai pris un risque que je n’aurai pas dû prendre, surtout sans connaître les risques qu’il avait pu prendre jusque-là avec ses nombreuses conquêtes, ni de ceux qu’il pourrait prendre par la suite ; car, en dépit de la régularité de nos « révisions », sa fidélité n’était certainement pas à l’ordre du jour. Erreur de jeunesse, erreur à ne pas commettre, pour aucune raison, pour aucun bogoss. Si c’était à refaire, j’exigerais qu’on se protège. Facile à dire, à 30 ans.
Non, je n’avais jamais imaginé faire ça sans capote : il avait pourtant suffi qu’il l’envisage pour que je brûle d’envie d’avoir son jus en moi.
Jérém avait des envies de mec, mais il avait aussi des envies de mecs ; moi j’avais juste envie de satisfaire ses envies. Et ça, le bogoss l’avait compris depuis longtemps. Et il avait usé de son charme ravageur pour que je tombe à ses pieds, ou plutôt sur sa braguette.
Il a été « mon » mec, j’ai été « son » mec. Et nos corps se sont emboités à la perfection. Voilà comment tout avait commencé.
Mais hier après-midi, ça a vraiment été différent. Très différent. Hier après-midi, il ne m’a rien dit, il l’a juste fait. Jamais Jérém s’est montré si puissamment « mec » sans pour autant étaler sa volonté de dominer, de soumettre. Jamais il n’a été aussi « animal », tout en étant si doux. Et j’ai adoré ça. Plus qu’adoré. Car jamais ça n’a été aussi intense, aussi spécial ; et inattendu.
En l’écoutant annoncer son kif la veille, j’avais imaginé qu’il allait me faire vivre l’une de ces séances de « sexe sauvage » dont le petit macho Jérém a le secret. J’avais imaginé qu’il vienne, qu’il constate que j’étais bien dans son kif, qu’il me baise direct et qu’il reparte. J’avais eu peur qu’on reparte comme au tout départ de notre relation.
Or, c’est un déroulement totalement inattendu qui s’est produit. Hier après-midi mon bel étalon s’est véritablement surpassé, nous entrainant dans un ouragan de sensualité à la limite du supportable.
Privé de l’information visuelle, j’avais eu peur de rater certaines sensations, certaines nuances de son plaisir, de mon plaisir ; c’est bien le contraire qui s’est produit : contraint à m’en remettre à mes autres sens et à mon intuition pour capter les gestes, les attitudes, la présence, celle que l’appellerai l’« essence masculine » de mon bobrun, mes sensations ont été décuplées autant en nombre qu’en intensité ; chaque seconde m’a transpercé comme une flèche, chaque instant m’a terrassé d’un frisson toujours plus fort que le précédent ; jusqu’à cet orgasme implacable, orgasme que j’ai eu la sensation de sentir retentir en moi, sa jouissance remplissant aussi intensément mon corps que mon cerveau.
Oui, je m’étais bien trompé sur les intentions de Jérém, sur la véritable nature de son kif. Hier après-midi, mon beau mâle brun a bien été le Maître du plaisir, mais un Maître tellement puissant qu’il n’a même pas eu besoin de « voler » son plaisir en passant par un plan de « domination sexuelle » ; le plaisir est venu à lui tout seul, dès l’instant où il a commencé à s’intéresser à mon propre plaisir.

Si je me suis senti plus que jamais « possédé » par Jérém, si je me suis senti « à lui » comme jamais, c’est que jamais auparavant je l’avais senti autant investi dans la volonté de me faire du bien ; je me suis offert à lui, il s’est offert à moi, connectant son plaisir au mien ; c’était un partage, c’était tout simplement à l’opposé des attitudes de petit con « qui ne pense qu’à sa queue » dont il a pu faire preuve dans tant d’autres situations. Attitudes que j’avais trouvées par ailleurs très bandantes, mais qui pourtant, à bien regarder, ne résonnent pas aussi fort en moi que les instants de pur bonheur que j’ai connus hier après-midi.
Oui, ce qui s’est passé hier après-midi m’a vraiment bouleversé ; tout en faisant naitre en moi un certain nombre de questions et d’attentes.
Pourquoi ce changement ? Pourquoi maintenant ?
Que se passe-t-il dans sa tête ? Est-ce que ça avance enfin ?
Est cela la promesse d’évolutions à venir dans notre relation ? Je l’espère vraiment…
Envisage-t-il d’une façon nouvelle ou envisage-t-il enfin tout court, la suite de notre relation ? Je l’espère plus que tout…
Sous quelle forme ? Mais où va-t-il, mon Jérém ? Je suis bien impatient de savoir…
Le sait-il seulement ?
Comment vais-je le retrouver après ce qu’il m’a fait hier ? La barre est mise très haute…
Comment enchaîner avec mon kif ? Est-ce qu’il va aimer ce que je vais lui proposer ?
Je sais pertinemment que, dès que je le verrai, j’aurai envie de lui sauter dessus. Mais il faut absolument que je me tienne à mon kif. Erotique, sensuel et doux à la fois. Je dois transformer l’essai. Peut-être que si je la joue fine, j’arriverai à m’approcher un peu plus de son cœur. J’ai tellement envie que ça avance entre nous !
Je repense à hier après-midi, à cet instant de fou, juste après l’amour : le bonheur des sens retentissait encore tellement fort dans mon corps et dans ma tête, j’en tremblais, je me sentais comme ivre, ivre de lui.

Je me souviens l’avoir regardé en train de se rhabiller et avoir ressenti une violente, brûlante, déchirante envie de l’empêcher de partir, de l’attirer sur le lit, de le serrer dans mes bras, de le couvrir de bisous ; de lui crier, de lui montrer à quel point il m’avait donné du plaisir, à quel point j’étais fou de lui.
Mais, par-dessus tout, je me souviens avoir ressenti en moi la plus « dangereuse » de toutes les envies : l’envie de lui dire, lui annoncer, lui crier, tout simplement : « Jérém… je t’aime ! ».
Des mots qui sont resté accrochés au fond de ma gorge, par pudeur, par crainte de sa réaction. Des mots qui, pourtant, de plus en plus je trouve, « vont si bien ensemble ».

Il est 14h39, en ce vendredi 3 août 2001 : lorsque son sms tombe, il est précis et direct comme un uppercut :
« prepare ton kiff jarrive ».
Moi : « La porte est ouverte, monte direct ».
J’ai décidé que mon kif se passera dans le noir, tout comme le sien. Le noir, mon précieux allié.
Lui : « T’es cho ».
Moi : « Tu peux pas savoir »
Quelques minutes plus tard, j’entends la porte d’entrée s’ouvrir, puis se refermer derrière mon bel étalon brun. Ses pas dans l’escalier, autant de frissons crescendo dans mon ventre, autant de décharges sur ma peau, autant de nuances d’excitation qui s’installent en moi, coupant ma respiration, déformant ma notion du temps, altérant mes perceptions. Bref, l’effet d’une drogue dure.
Le bruit de ses pas approche encore, lent, posé, discret et puissant comme celui d’un félin, un grand et beau félin mâle.
Je l’attends débout, installé juste devant la porte, j’essaie de me préparer à le voir débouler dans une tenue encore inconnue, mais qui, je peux en mettre ma main à couper, sera encore plus sexy que celle de la veille.
Sa main se pose sur la poignée, la fait tourner. Le battant de la porte s’ouvre, et le bogoss apparaît…
Et là, PAF !!!
P
A
F
!!!
Le bogoss s’arrête net, surpris de me trouver là, dans le noir, juste devant lui.
« Sa…lut… Jé… Jé.. ré… m… » j’arrive à bégayer.
Garde ton sang-froid, Nico, c’est toi qui dirige le jeu aujourd’hui. Facile à dire…
Comme je l’avais craint, dès que l’image de cet absolu bogoss traverse ma rétine, j’ai envie de lui sauter dessus : je suis à deux doigts de faire une crise de nerf tellement sa tenue est un scandale insoutenable.
« Salut ! » me lance le bobrun, jamais déstabilisé.
Je le regarde, planté là, juste devant moi, en plein dans le cône de lumière venant du couloir et passant par l’entrebâillement de la porte ; sa beauté, sa plastique, sa sexytude sont mises en valeur comme la silhouette d’un artiste jouant seul au milieu d’une scène ; je ne vois que lui, lui seul existe.
D’autant plus que la couleur de sa ténue est du genre à réfléchir toutes les fractions visibles de la lumière : car mon Jérém vient de se pointer devant mes yeux, habillé d’un simple, aveuglant, scandaleux, effroyablement, odieusement, épouvantablement, douloureusement sexy, débardeur blanc.
J’ai chaud. Les mots m’en manquent. Les envies me submergent.
Quoi dire à propos de ce petit bout de coton immaculé épousant parfaitement les lignes sublimes de sa plastique, comme s’il avait été tissé directement sur sa peau, mettant en valeur ses deux tatouages, et formant un délicieux contraste avec son teint de plus en plus mat au fur et à mesure que l’été avance ?
Quoi dire de ces bretelles dangereusement tendues sur ses muscles trapèzes ?
Ou de cette échancrure assez profonde, dominée par la présence de sa chaînette de mec, ainsi que par ce petit grain de beauté tout mignon ; échancrure qui sublime le haut de son torse, qui dégage les épaules et les aisselles, qui souligne la plastique de ses bras et ses biceps puissants, qui révèle une vaste portion de ses pecs bombés, tout en laissant apprécier ce sillon prenant naissance dans le creux de son cou et descendant tout le long de son torse, cette ligne de symétrie de son anatomie disparaissant provisoirement, très provisoirement, sous le coton immaculé ?
Et quoi dire, justement, de ce coton tendu juste en dessous de l’arrondi, coton dévoilant le relief spectaculaire de la partie couverte de ses pecs, laissant pointer les tétons ; ce même coton qui laisserait presque deviner, derrière les quelques plis horizontaux un peu plus bas, comme d’exquises esquisses du bas-relief de ses tablettes de chocolat ?
Et comme si tout cela n’était pas assez pour me terrasser, comme s’il en fallait davantage pour m’achever, ce débardeur inouï est accompagné d’une alliée de taille : une casquette noire vissée sur sa tête, à l’envers, bien évidemment, portée très en arrière, la visière presque collée à son cou puissant, quelques cheveux en bataille dépassent tout aussi bien en dessous et au-dessus de la languette de réglage… c’est à se damner !
Je le regarde et je ressens un nœud dans la gorge, une brûlure dans le ventre, un choc dans la tête comme si on m’avait assené un coup en pleine figure.
A ce stade de sexytude, ce n’est plus possible, c’est un danger public ; quand je pense, chose que je ne réalisais pas ment à l’époque, qu’à ce moment précis mon Jérém n’a même pas 20 ans !
J’en viens même à me demander si cette débauche d’effets spéciaux de bogossitude n’est pas une façon de me déstabiliser, de se servir de son charme ravageur pour calmer mes velléités, une ruse pour tenter de garder de contrôle dans une situation, ce kif dont il ignore encore tout, et dans laquelle il n’a pas vraiment envie de perdre la main.
L’effet est là : à l’instant même que le bogoss fait son apparition, je suis déstabilisé.
Et aussitôt saisi par la déchirante, cruelle, sempiternelle double question : dois-je me réjouir de la présence, du supplément de sexytude extrême conférée par ce débardeur, même si cela cache en partie son torse ahurissant ? De même, dois-je contempler l’effet « petit con ultime » conféré par cette casquette à l’envers, même si je brûle d’envie de glisser mes doigts dans sa crinière brune ?
Ou bien, dois-je arracher l’un et l’autre et ce, plus vite que tout de suite, pour pouvoir contempler sa parfaite, magnifique nudité ?
Le fait est que, par chance, ce débardeur est l’accessoire parfait pour accompagner le kif que j’ai imaginé. Quant à la casquette, c’est un kif absolu.
Oui, mon kif. Il ne faut pas que je me laisse déstabiliser. Je dois garder mon sang froid. Facile à dire, lorsque, simplement en le regardant, j’ai envie, dans l’ordre :
1/ de hurler
2/ de me taper la tête contre le mur
3/ de pleurer
4/ de lui sauter dessus et de le faire jouir jusqu'à que la queue lui en tombe
Il faut que je me lance, tout de suite, avant de perdre mes moyens.
Je m’avance vers lui, je l’att par la main, je le fais avancer d’un pas, je referme la porte derrière lui, en replongeant la chambre dans la pénombre. J’avance, je bondis vers lui, l’invitant à reculer et à se presser dos contre la porte ; pour bien commencer, j’ai envie d’un nouveau torse à torse hyper sensuel comme celui de l’autre jour dans l’entrée.
Manœuvre dangereuse, me voilà frappé de plein de fouet par les effluves de son déo de mec, sortes de sirènes capables d’égarer l’Ulysse qui est en moi.
Pris par surprise, dans un premier temps le bogoss se laisse faire ; mais lorsque nos torses s’effleurent, et nos visages avec, très vite ses deux mains saisissent mes bras au-dessus des coudes, retenant mon élan, freinant mes ardeurs, m’éloignant à une distance suffisante pour me regarder droit dans les yeux.
« C’est quoi ton kif, alors ? ».
Ses mots claquent, le ton de sa voix est plutôt sec. Je reconnais la réaction typique de mon bobrun lorsqu’il n’est pas vraiment à l’aise, lorsque la situation échappe à son contrôle. Oui, le bogoss a l’air impatient de savoir, et même un peu inquiet. Savoir, c’est contrôler à nouveau.
« Ne sois pas inquiet, laisse-moi faire… ».
« Je ne suis pas inquiet… tu veux faire quoi ? ».
« Tu me laisses faire, s’il te plaît ? Après, si t’as pas envie, tu me le dis… euh… tu me le dis… mais GENTILEMENT, sans t’énerver, et moi j’arrête de suite, promis… mais tu me laisses faire d’abord, ok ? ».
« T’es pénible… ».
« Hier c’était ton kif… et c’était un putain de kif… mais aujourd’hui c’est le tour de mon kif à moi… ».
« Mais moi je t’avais annoncé la couleur… ».
« Oui, mais pas la bonne… »
« C'est-à-dire ? »
« Je ne m’attendais pas à un truc si incroyable… ».
« Tant mieux… » il se moque. Pourtant, je sens au ton de sa voix qu’il a l’air flatté que je lui dise ça. J’adore.
« Toi aussi t’as kiffé, je le sais… » je le taquine.
« C’est quoi ton kif ? » j’entends le bogoss couper court sur un ton à mi-chemin entre agacement et impatience.
« Tu vas vite savoir… ».
« Je veux savoir maintenant ! ».
On dirait un gosse impatient d’ouvrir les paquets le soir de Noël.
« T’aime pas les surprises ? » je le cherche à nouveau.
« Pas vraiment… ».
« Faudra faire avec… ».
« Mais ta gueule ! ».
Pourtant, malgré ses petites « inquiétudes », j’ai vraiment l’impression que le bogoss a l’air intrigué.
Sur ce, je m’avance vers lui ; dès que mes mains passent sous son débardeur blanc, mes doigts reconnaissent immédiatement le contraste familier entre la douceur de sa peau et la fermeté de sa musculature ; mes lèvres, très vite accompagnées par ma langue, se posent dans l’échancrure du débardeur, parcourent l’espace en long, en large et en travers ; impatientes, fébriles, très vite elles s’engagent le long de son cou, suivant le parcours dessiné par son nouveau tatouage, elles remontent jusqu’à son oreille.
Impatient de lécher chaque millimètre carré de sa peau, je relève son débardeur ; le coton est tellement tendu sur sa plastique qu’il se maintient sans difficulté juste en dessous de ses aisselles ; l’horizon musclé bien dégagé, je me précipite sur ses pecs, je titille ses tétons ; mes mains ouvrent sa braguette, glissent dans son boxer, saisissent sa puissance masculine, caressent, branlent.
Le bonheur qui m’envahit est total.
Ma bouche s’aventure sur son front, sur ses sourcils, le long de son nez, elle les couvre de bisous légers ; elle redescend encore, rencontre le terrain abrasif et pourtant si attirant de sa barbe de quelques jours, largement suffisante pour souligner le côté viril de mon beau mâle brun.
Puis, sans crier gare, ma bouche s’égare : elle se pose sur sa bouche à lui. Brûlantes de désir, mes lèvres se pressent lourdement contre les siennes ; son manque de réaction m’exaspère.
Mes lèvres cherchent alors à provoquer, à chauffer ; fébrile, ma bouche enserre sa lèvre inférieure, puis la supérieure, les deux restant désespérément immobiles ; de plus en plus excité et frustré, je décide de tenter le tout pour tout, j’envoie ma langue faire du .
C’est à cet instant précis que ses mains saisissent à nouveau mes bras, puissante et prompte prise de mec, m’éloignant de lui, comme pour me rappeler à l’ordre. Le bogoss me regarde fixement droit dans les yeux, sans un mot.
« T’as promis… » je m’insurge, une main toujours sous son débardeur, l’autre coincée dans son boxer, enserrant sa queue raide.
« Tu me gonfles ! ».
« T’aime pas ? ».
« Tu me les brises menues… ».
« Tu tiens ta parole ou pas ? »
Pour toute réponse, il lève les yeux vers le ciel et souffle bruyamment, l’air passablement agacé.
« J’y retourne alors… ».
« N’en profite pas trop… ».
Autorisé par ses mots qui, sans être un « oui » véritable, ne sont pas non plus un « non » ferme, encouragé par son petit sourire dans la moustache ainsi que par la disparition de la pression de ses mains sur mes biceps, j’y retourne donc.
Mes efforts pour tenter d’appréhender mon Jérém, Mr « je ne suis si pour, ni contre, bien au contraire », m’a appris « l’art du possible », cette dimension où chaque non « non » est à interpréter comme un « oui » qui ne s’avoue pas.
Je pose des bisous sur ses lèvres douces et toujours immobiles ; et comme j’en ai très envie, je retourne y glisser ma langue, dans l’espoir que, avec un peu d’insistance, sa résistance cesse enfin peu à peu.
Ce ne sera pas « peu à peu », mais plutôt « tout d’un coup » ; lorsque ses lèvres se desserrent, sa langue déboule avec une puissance et une détermination inattendues ; elle s’attaque à la mienne, l’agresse presque, se bat avec dans un affrontement sans merci, elle s’y enroule, cherche à la maîtriser, à l’« intimider », à avoir le dessus ; et elle y arrive, la contraint à reculer, à battre en retraite.
Ses mains saisissent à nouveau mes biceps, très fermement ; pourtant, cette fois-ci ce n’est pas pour me repousser, mais pour m’attirer encore plus contre lui. Un instant plus tard, une de ses mains se pose même sur ma nuque pour m’empêcher de reculer, pour pouvoir continuer à me baiser la bouche avec sa langue déchaînée.
Car c’est bien m’impression que cette pelle m’inspire ; comme une pénétration, une baise sauvage : c’est puissant, fougueux, invasif, bandant, limite brutal, mais très sexuel.
Ce n’est pas exactement ça que j’avais imaginé, mais c’est quand même bien excitant.
Passé la première surprise, contrainte de reculer sous l’effet d’une force aussi brutale qu’inattendue, ma langue tente de se ressaisir, elle prépare la riposte ; elle revient à la charge, tente de bousculer la sienne ; hélas, même à ce niveau-là, la puissance du bogoss dépasse la mienne ; ma langue tente par tous les moyens de résister aux assauts de l’envahisseur, mais elle ne fait pas le poids : elle n’est ni assez forte, ni assez rapide.
Sa langue pilonne mes lèvres, envahit ma bouche sans répit ; je suis débordé, je n’ai même pas le temps de respirer, je me retrouve en apnée.
Et lorsque je pose à mon tour mes mains sur ses biceps saillant pour tenter de me dégager et reprendre mon souffle, le bobrun m’attire encore un peu plus contre lui ; et là, il envoie un dernier, puissant coup de langue entre mes lèvres, juste avant de me repousser avec un geste ample et brusque : comme si c’était lui qui en avait pris l’initiative, quand il le voulait, comme il le voulait. Il faut que je faisse gaffe à ne pas me faire voler mon kif. Petit con, va…
Le bogoss s’essuie la bouche du revers de la main, tout en me toisant avec un regard sensuel, en plissant les yeux, les réduisant à deux fentes éructant des flots de sexytude bouillante. Et là, il me balance, taquin, provocateur, fier de lui :
« C’est ça que tu voulais ? ».
« Presque… j’avais imaginé ça un peu moins brutal, mais l’idée était là… ».
« T’as pas kiffé ? ».
« Si… ».
« C’est bon, alors, tu l’as eu ton kif… maintenant, suce ! ».
« Maintenant, suce ! » : j’adore ces deux mots, je les ai toujours considérés comme le titre du tout premier chapitre du « Code du parfait petit con ». Un code que le bogoss m’a si souvent répété, tout en maitrisant à la perfection la présence, l’attitude et l’intonation virile nécessaires pour donner à ces deux simples mots une valeur de loi.
Non, Jérém ne perd jamais le nord ; et le petit sourire, à la fois amusé et coquin, que je décèle dans son regard brun, voilà qu’il rend son culot tout aussi excitant que marrant, craquant à souhait ; j’ai vraiment l’impression que, de plus en plus, nos échanges évoluent d’une forme de domination/soumission à une forme de complicité grandissante ; et ça me rend fou de bonheur.
« Non, je vais pas te sucer, mon kif n’est pas fini… » je lâche, taquin.
J’ai l’impression que ce n’est pas moi qui vient de prononcer ces mots ; jamais je n’aurais osé lui balancer ça, il n’y encore pas si longtemps.
« On verra ça plus tard, maintenant, suce… » insiste le bogoss, tout en amorçant le geste de poser une main sur mon épaule pour me faire mettre à genoux.
Je me dégage de son emprise et je lui lance :
« Vas-y, assieds-toi sur le bord du lit… ».
« De quoi ? ».
« Assieds-toi sur le bord du lit… ».
Le bogoss a l’air perplexe.
« Fais-moi confiance, je te dis, tu ne vas pas regretter… ».
Que ce soit l’idée de se lancer dans un kif « à l’aveugle », ou tout simplement l’idée d’obéir à une requête venant de moi, le bogoss hésite toujours. Il n’est pas habitué à se laisser faire, et surtout pas au pieu. Et, surtout pas par moi.
Pourtant, un instant plus tard, sans un mot, il décolle le dos de la porte ; il me pousse, il me bouscule pour dégager son chemin ; pourtant, ses gestes n’ont aucune brutalité, et même son agacement a l’air davantage feint, davantage pour se donner une contenance que réel.
Je le regarde se diriger vers le lit, tout en amorçant le geste d’ôter son débardeur. Ah, non, pas si tôt ! Je veux qu’il garde son débardeur parce que je trouve indiciblement sexy, mais aussi car je veux lui faire ressentir les frissons que j’ai ressenti hier sous l’effet de ses caresses par-dessus et par-dessous le coton.
« Garde le débardeur, s’il te plaît… » je lui balance.
Très sagement, le bogoss redescend le tissu blanc jusqu’à sa taille ; un instant plus tard, il s’assoit au bord et il se déchausse.
Très vite, je me déshabille, je monte sur le dit, je me glisse derrière lui, en appui sur mes genoux ; je passe mes bras sous les siens, j’enlace son dos, je le serre fort contre moi ; il se laisse faire.
Sa plastique de dingue comble l’espace de mes bras, et tous mes cinq sens.
La vue :
Je mate sa jolie peau mate et ses tatouages signent un contraste incroyablement plaisant avec la couleur immaculée de son débardeur.
L’odorat :
Lentement, délicatement, j’enlève… (la vie est faite de choix, et parfois un bonheur en exclut un autre, problème de riches !)… oui, pour mieux m’approcher de lui, j’enlève sa casquette, en l’attrapant par la visière, dégageant ainsi sa magnifique crinière brune. L’odeur de son shampoing s’en prend illico à mes narines, remonte à mon cerveau, s’attaque à mes neurones : dès lors, il m’est impossible de résister à la tentation d’enfoncer mon visage dans ses cheveux.
Quant à son débardeur, il dégage une odeur légère, comme de « propre » et de « bon », de vêtement tout juste sorti de son emballage ; alors que peau dégage la fraîcheur bien connue de son deo de mec, mélangée à une toute légère émanation de transpiration. Empreinte olfactive de mon beau mâle brun.
Bref, son corps tout entier sent le jeune mâle qui se soigne et qui plait.
Le toucher :
Le contact de mon torse avec le coton doux de son débardeur est extrêmement excitant ; mes mains s’attardent sur ses pecs, mes doigts glissent légèrement dans l’échancrure, effleurent ses tétons ; ils se retirent aussitôt, reviennent titiller ses tétons par-dessus le coton, elles caressent, pincent, agacent, frustrent : bref, elles font monter son excitation.
Mes mains repartent, atterrissent sur ses biceps puissants qui les remplissent, les comblent ; elles caressent, saisissent, palpent sans modération.
J’adore le contact avec sa puissance musculaire, contact se faisant pour moi écho d’une toute autre puissance, celle qui se niche dans son entrejambe et qui déjà me secoue de fond en comble, rien que d’y penser. Je suis dans un étant d’excitation et d’émoi indicible.
Le goût, ma langue sur sa peau :
Je commence par son oreille, je descends le long de son nouveau tatouage qui m’attire comme un aimant, je suis la ligne de son épaule, jusqu’au biceps ; je remonte, m’attarde sur son cou, juste au-dessus de la ligne fine que dessine sa chaînette de mec, j’insiste le long de cette lisière dans le bas de la nuque où ses cheveux prennent naissance. Je le sens frissonner sous le passage de ma langue, je varie les plaisirs en posant de longs chapelets de bisous très légers, tout doux.
L’ouïe, enfin :
Sa respiration qui s’accélère, le frottement léger de mes mains sur son corps. La vibration de son excitation.
Très vite, je ressens le besoin d’approcher encore davantage nos corps. Je déplie mes jambes, je laisse glisser mes cuisses autour des siennes (frisson géant), mon bassin contre le sien (excitation de fou), mes mollets contre les siens (délice magique). Mon torse désormais complètement collé contre son dos, mes bras plus que jamais serrés autour de son torse (bonheur absolu).
J’ai très envie de saisir sa queue, de le branler ; j’ai également très envie d’ôter ce débardeur et de déballer ce torse magnifique, envie de sentir le contact direct avec son corps, envie d’ouvrir la boîte de Pandore de ses arômes cachés.
Mais je me retiens ; je veux le rendre dingue, faire monter la pression, le r de plaisir et de frustration.
Je passe mes deux mains sous le coton immaculé, j’écarte un peu le tissu très ajusté, bien serré autour de sa plastique ; mes doigts remontent jusqu’à ses pecs, agacent ses tétons, alors que mes lèvres et mon nez glissent à nouveau sur sa peau pour en capter chaque odeur, chaque arome, chaque douceur.
Même à travers le tissu, je commence à bien sentir la chaleur de sa peau irradier dans mon torse.
Mes tétons frottent contre le coton blanc, mon état d’excitation est extrême : mon érection, emprisonnée entre mon bassin et les reins du bogoss est désormais on ne peut plus manifeste, j’espère que ça ne va pas l’indisposer.
Ça n’a pas l’air en tout cas. Au contraire, sans que j’aie encore touché à sa queue, le bogoss semble adorer ce que je suis en train de lui faire ; avec des à-coups très explicites, sa respiration semble ponc les différents degrés de plaisir apportés par les caresses plus ou moins appuyées de mes doigts sur ses tétons.
Oui, le bogoss a l’air très excité ; une sensation qui se confirme lorsque, n’y tenant plus, il att ma main pour la faire glisser lentement sur son boxer ; boxer déformé par une érection remarquable et… humide ! Ah, putain ! Chose plutôt rare chez lui, le bogoss a mouillé : c’est qu’il est vraiment excité !
Je crève d’envie de le branler, mais je veux le faire languir encore un peu ; aujourd’hui, c’est mon kif, et je veux décider quand et comment je vais lui faire plaisir.
J’extirpe ma main de sa prise, et je reviens caresser ses deux pecs, titiller ses deux tétons ; sa respiration s’accélère encore, le bogoss se branle tout seul.
Là, c’est moi qui n’y tiens plus : je glisse ma main dans son boxer, je prends le relais et je commence à le branler doucement. L’autre main, quant à elle, se charge de varier les câlins sur ses pecs, sur ses tétons.
Mon Jérém déglutit bruyamment ; son excitation est palpable, je la ressens au plus profond de moi : c’est bon de ressentir les frissons que les caresses de ma main sur sa queue, à la fois intenses et lentes, peuvent lui apporter.
Sa respiration s’emballe encore, le bogoss lève le visage au ciel : je multiplie les bisous dans son cou, sur ses épaules, jusqu’à ses biceps : de plus en plus de bisous, de plus en plus enfiévrés.
Vraiment, ce mec est né pour ça : éveiller le désir et faire l’amour ! Envie de le bouffer tellement il est beau et sexy ; mais aussi touchant, lorsqu’il prend son pied de cette façon, dans mes bras, me faisant confiance, sans besoin de jouer les petits machos. L’émotion qu’il m’inspire est telle qu’elle finit par passer la barrière de mes pensées et déborder de mes lèvres :
« Mais qu’est-ce que t’es beau, Jérém, qu’est-ce que tu es sexy, qu’est-ce que…. (et là, les trois mots auxquels je n’ai cessé de penser depuis hier s’affichent en grandes lettres rouges dans ma tête, genre affiche de l’Olympia : « Je t’aime » ; j’entends une petite voix en moi crier que c’est le bon moment de les lâcher : « Nico, vas-y… vas-y… c’est maintenant ou jamais ! » ; heureusement, une autre voix fait retentir une alerte sécurité : « Non, non, non, non, non, ce n’est pas le bon moment du tout, on verra ça plus tard ! » ; du coup, mon élan est coupé, et je m’embrouille)… qu’est-ce que… que… que… qu’est-ce que tu es… qu’est-ce que tu es… mec… ».
Je sais, ça ne veut pas dire grand-chose : mais c’est tout ce qui m’est venu à l’esprit pour tenter de sauver les meubles.
J’enchaîne avec la diversion la plus efficace qui soit pour détourner l’attention d’un garçon, j’accélère les va-et-vient de ma main sur sa queue ; c’est à ce moment que le bogoss soulève son fessier pour faire glisser son short et son boxer le long de ses jambes, je le sens remuer les mollets et les pieds pour s’en débarrasser.
Branler mon Jérém, l’espace de mes bras complètement rempli, comblé par sa plastique musclée, ma main remplie de sa queue tendue, chaude, vibrante, tenir son plaisir de mec dans ma main ; découvrir, au gré de mes va-et-vient, le bonheur d’effleurer les petits poils doux en dessous de son nombril ; le serrer un peu plus encore contre moi, laisser négligemment traîner mes doigts d’un téton à l’autre ; laisser mes lèvres jouer, s’amuser longuement avec les mailles de sa chaînette ; me laisse aller à mordiller sa peau, tout comme il l’avait lui-même fait la veille avec moi, et voir que le bogoss se laisse faire ; laisser ma langue se déchaîner à l’arrière de son oreille, et le sentir nager en plein bonheur ; et sentir con corps vibrer, sentir qu’il aime ce que je suis en train de lui faire. A cet instant précis, je me sens le Roi du Monde ; je me sens au Paradis ; je n’arrive pas à imaginer quelque chose de plus beau que le bonheur que je suis en train de vivre.
C’est là, happé par tant de sensualité, je me sens soudainement envahi par le besoin de ressentir encore plus fort le contact avec son corps. J’ai tout juste le temps d’attr les bas du débardeur que, très vite, mon bobrun, champion du monde toutes catégories confondues de « délestage de t-shirt », seconde le mouvement, comme s’il n’attendait que ça ; ses doigts saisissent le petit bout de coton blanc, le font glisser le long de ses bras, le balancent avec nonchalance ; et le petit débardeur atterrit en équilibre instable sur le bord du lit.
La vision très rapprochée de son aisselle finement poilue, fait monter en moi une envie soudaine. Détection, réaction, ma main s’active aussitôt pour lui empêcher de baisser le bras tout de suite ; et pendant un court, intense moment, sentir, puis lécher cette aisselle, tenter d’en capturer tous les arômes mâles.
Mais d’autres intenses bonheurs m’attendent.
Pouvoir enfin contempler la magnifique nudité de son dos puissant ; sentir le bonheur du contact direct avec sa peau, douce, chaude ; arriver à capter la fréquence accélérée des battements de son cœur ; être assommé par les rafales d’arômes de mec se dégageant de son torse dénudé.
Et, lorsque je recommence à caresser ses pecs, ses tétons, tout en le branlant comme il aime, me sentir vraiment connecté avec la vibration de son plaisir, sentir ses muscles vibrer, ses membres secoués par des frissons géants, son corps presque se « tordre » sous les vagues de plaisir délivrées par mon étreinte, par mes caresses.
Le bogoss aime mon kif, mais j’ai envie qu’il me le dise, qu’il l’admette.
« Tu veux peut-être que j'arrête... » je lui chuchote à l'oreille, tout en décollant ma main de ses pecs et en ralentissant sérieusement les va-et-vient sur sa queue.
« Si tu fais, ça je te tue ! » lance le bogoss du tac-au-tac.
On ne rigole pas avec son pied !
« T’aimes mon kif, alors… » je le questionne, tout en accélérant un tout petit peu mes va-et-vient.
« Ça va, ça va… ».
« Tu aimes, oui ou merde ? ».
« Oui, je kiffe, vas-y, branle et ferme-la… » je l’entends lancer, alors que sa main se pose sur la mienne pour la contraindre à retrouver une cadence plus rapide.
A cet instant précis, je repense à la phrase de Julien : « les mecs sont comme les poêles, ça se tient par la queue… ».
Petit con, va !
Je recommence alors à le branler, à caresser son torse, ses tétons, comme il aime ; fou de plaisir, le bogoss tourne le cou, son visage se présente à moi par-dessus son épaule ; ses traits sont crispés, les yeux fermés, la bouche ouverte, la respiration haletante, le front moite, fou de plaisir ; geste volontaire ou pas, ses lèvres s’offrent à moi.
Je sens son souffle brûlant sur ma bouche, sur mon visage ; instinctivement, j’approche mon visage du sien ; mon menton imberbe effleure sa barbe brune de quelques jours : j’ai envie de l’embrasser. Je m’en fiche de sa possible réaction, j’en ai trop envie, je vais l’embrasser.
Et quelle est ma surprise lorsque mes lèvres non seulement ne se font pas refouler, mais elles sont carrément happées par les siennes, ses lèvres qui se débattent, qui mordillent : certes, ce sont les lèvres tremblantes d’un mâle excité, en rut, mais elles s’offrent quand-même à moi. Un contact aussi court qu’intense, aussi inattendu que bouleversant : je n’ai pas de souvenir que mon bobrun ait cherché le contact de mes lèvres auparavant, même « égaré » par la tempête de son plaisir. Il l’a fait aujourd’hui. Je nage dans un bonheur sensuel et émotionnel qui ne semble jamais devoir prendre fin.
Pourtant, ça finit par arriver ; à un moment, j’entends le bogoss chuchoter, la voix déjà cassée par les vagues annonciatrices de l’orgasme :
« Tu vas m’avoir… putain… ».
« Vas-y, fais toi plaisir… ».
Encouragés par ses mots, mes va-et-vient se font de plus en plus rapides, le contact de ma main avec ses pectoraux de plus en plus frénétique et appuyé.
Quelques instants plus tard, sa cage thoracique résonne d’un brâme de plaisir péniblement étouffé ; je savoure le privilège d’être aux premières loges, pour ressentir toute la puissance, toute la vibration de l’orgasme qui secoue de fond en comble son corps tendu comme un archet. Je sens sous mes doigts la pression de son jus monter dans sa queue ; un premier jet vient tremper mes doigts, avant d’aller s’abattre sur le carrelage dans un bruit sourd.
Visiblement submergé, dépassé par le plaisir, à nouveau le bogoss lève le visage vers le ciel, m’« offrant » ainsi tout le développement de son cou puissant ; alors, pendant que ses giclées s’enchainent, nombreuses, puissantes, copieuses, mes lèvres insatiables couvrent sa peau de bisous.
Le voir, le sentir jouir dans mes bras, c’est beau et c’est bon, trop bon.
Et, une fois la tempête des sens calmée, j’adore tout autant sentir son corps se détendre, son énergie virile momentanément épuisée, le voir trempé de sueur, frissonnant, la chair de poule, les poils dressés, la respiration haletante. Oui, j’adore voir mon Jérém repu, ressentir l’écho de son plaisir retentir encore autour de lui ; j’adore ce moment où l’odeur de son plaisir envahit mes narines.
Je serre toujours mon bobrun dans mes bras, je le sens s’abandonner contre mon torse, dans mon étreinte : c’est un bonheur presque inconcevable. Alors, je me laisse aller aussi : je plonge mon visage dans le creux de son épaule, je pose quelques bisous légers ; et je le laisse récupérer tranquillement.
Les secondes s’enchainent, le silence s’installe. Le bogoss demeure immobile, la respiration toujours aussi profonde et rapide.
« Ca va ? » je finis par lui lancer.
« T’es vraiment dingue, toi… » je l’entends balancer, la voix calme, entre deux grandes inspirations, en passant le revers de la main sur son front trempé de sueur,
« Oui, dingue de toi… si encore tu ne l’as pas compris, depuis le temps… ».
Je ponctue mes mots avec quelques bisous dans son cou, sur sa joue.
« Dingue de ma queue, oui… » il rigole, tout en plongeant ses doigts dans sa crinière luxuriante de jeune fauve, en essayant de rajuster ses cheveux désormais en bataille.
Je lâche son manche et je desserre mon étreinte autour de son buste. Je recule et je me dégage de ma position dans son dos. Je m’assieds à côté de lui.
« T’es vraiment incroyable, comme mec, toi… » je lui balance pour attirer son attention
Le bogoss se tourne vers moi, il sourit. Et là, je le regarde droit dans les yeux et je lui balance :
« Si encore je n’étais dingue que de ta queue, ce serait pas si grave… ».
Le bogoss me regarde en silence, dans la pénombre. Je le toise en essayant de déceler l’effet que ma petite phrase a eu sur son esprit. Hélas, le bogoss ne laisse rien apparaître. Pourtant, son silence me parait des plus éloquents.
Oui, un silence plus qu’éloquent mais qui fait poser mille questions sur ce que cela signifie dans sa tête : est-il flatté et « heureux » ou bien inquiet de ce que cela représente ?
Jérém recule son bassin et d’allonge sur le dos. Je m’allonge à côté de lui. Même s’il n’y a pas eu de véritable réaction de sa part, je suis assez fier de ma phrase. Je sais que ce n’est pas encore le bon moment pour lui dire ces trois petits mots qui me chatouillent la gorge depuis quelques jours. Je ne sais même pas si ça le sera un jour. Mais j’ai au moins besoin de lui dire, même si ce n’est qu’à demi-mots, que ce n’est pas que pour le sexe que j’ai envie de le voir. Je crois qu’il le sait, mais parfois ce n’est pas sans intérêt que de rappeler les grands principes.
Le bogoss récupère un instant ; et lorsqu’il relève le torse, s’installant en position accoudée, j’ai l’impression que ses tablettes de chocolat défient la semi obscurité pour se montrer ; à moins que ce ne soit ma mémoire qui vient à la rescousse de ma vue insuffisante.
Le bogoss me toise en silence, mais finit par me balancer, tout en posant sa main sur ma queue raide comme un piquet :
« T’as envie de jouir ? ».
Je ne m’y attendais pas à celle-là…
« O… oui… » je finis par bégayer.
« On dirait bien… » fait-il en constatant l’état de mon sexe.
Jérém se tourne alors sur le flanc, se penche sur moi ; il commence à me branler, tout en mordillant doucement l’un de mes tétons.
Je frissonne de plaisir. S’il continue de cette façon, lui aussi il va m’avoir, et très vite. Mais le bogoss a d’autres projets.
« Installe-toi au bord du lit… ».
Un instant plus tard je me retrouve dans ses bras, exactement comme lui il l’a été dans les miens quelques minutes plus tôt ; bonheur inouï que d’être enveloppé par la puissance chaude et musclée de son corps de rugbyman, un corps qui semble bien décidé à m’offrir le même plaisir que je viens de lui offrir.
Sa main est enserrée autour de ma queue, elle me branle ; son autre main se balade sur mes pecs, ses doigts s’amusent avec mes tétons ; ses lèvres et sa langue se promènent sur ma peau, mordillent mon oreille : c’est exactement ce que je lui ai fait quelques minutes plus tôt, le contact avec les poils de sa barbe en plus.
Décidemment, cette position est un truc de fou. Son attitude aussi est un truc de fou. Je suis hypersensible des tétons ; quant à ma queue, elle est dans un état d’excitation qu’elle ne va pas avoir besoin d’être longtemps sollicitée pour s’embraser de plaisir.
Quelques va-et-vient de sa main sur ma queue, ma respiration s’emballe et je me sens perdre pied ; une nuée de papillons s’agite dans mon ventre, générant une montée de chaleur brûlante ; je m’entends pousser un grand râle de plaisir, à la mesure de l’orgasme de fou qui vient de me percuter de plein fouet ; j’essaie de le contenir, l’effort est tellement important que j’en ai mal aux poumons.
L’une après l’autre, mes giclées s’abattent sur le sol, se mélangeant aux siennes.
Lorsque je reviens à moi, je me rends compte que ses bisous dans mon cou ont cessé ; le bogoss a retiré ses bras de mon torse, et il est déjà en train de se décoller de moi.
Pourquoi être si pressé de partir ?
J’imagine que c’est à cause de l’appel de la clope, je m’attends donc à le voir s’approcher de la fenêtre pour s’en griller une. Il n’en est rien, le bogoss s’allonge à nouveau sur le lit. Puisque c’est ça, j’en profite : je me décale légèrement, de façon à pouvoir caler mon cou contre son flanc et poser ma tête sur ses abdos.
Jérém me laisse faire, une fois de plus. Contact magique avec sa peau douce et son muscle bien ferme, contact qui m’apporte la perception des mouvements de son diaphragme sous les abdos, la cadence de sa respiration, les battements de son cœur, ma tête bercée par ces simples mais précieuses vibrations de vie.
Mes narines m’apportent l’odeur de son petit jus chaud qui remonte de son sexe, je tourne légèrement la tête et du coin de l’œil je regarde les petits poils doux qui descendent vers sa queue presque au repos.
Je ferme ensuite les yeux et je me laisse bercer ; et je crois carrément rêver, ou même devenir fou, lorsque je sens sa main se poser sur mon épaule, l’enserrer doucement ; instinctivement, je rouvre les yeux et je tourne la tête, je croise son regard ; un regard qui a l’air presque doux, beau regard de bobrun détendu.
Je referme les yeux, et je pose mes doigts sur les siens, qui ne se dérobent pas. Encouragé, je tente d’entrelacer nos doigts. Là encore, le bogoss semble accepter ce contact.
Nous restons ainsi, en silence, unis dans ce double contact émouvant. Je suis tellement touché, je suis au bord des larmes ; des larmes qui auraient certainement fini par jaillir si sa main, se dégageant soudainement de mon épaule et de mes doigts, ne s’était pas chargée de faire diversion.
Elle atterrit sur mon torse, ses doigts effleurent mon téton. Au début, je me dis que ce n’est qu’un petit « accident », un mouvement mal contrôlé ; mais ça, c’est avant que ses doigts persistent dans ce contact, avant qu’ils entreprennent clairement à agacer mon téton.
Presque instantanément, je bande à nouveau. Mais à quoi il joue ce petit con ?
Instinctivement, je dirige mon regard en direction de sa queue : elle n’est plus au repos ; elle n’est même pas en mode mi-molle ; non, elle bande dur à nouveau.
Très clairement, le bogoss a encore envie, et cherche à me donner envie. Il n’a pas à chercher bien loin. Il n’a pas à me chauffer longtemps pour m’allumer : son contact est explosif, moi l’essence, lui l’étincelle.
« J’ai envie de toi… » je lâche, comme un cri du cœur.
« T’en as jamais assez, toi… » il feint la surprise, l’étonnement, l’air presque « outré ».
« Je te rappelle juste que c’est toi qui a commencé à jouer avec mon téton… ».
« Je fais rien, moi… » fait-il en affichant un faux air innocent.
Petit con, va !
Ses abdos se mettent en tension sous ma joue ; le bogoss redresse le torse, j’en fais de même.
J’ai envie de lui, et j’ai envie de le regarder me faire l’amour ; je m’allonge sur le dos, comme une indication tacite de mon envie.
Le bogoss me regarde fixement, comme une indication tacite et contraire à la mienne, comme pour me persuader à changer de position. Je soutiens son regard, je lui tiens tête dans cet échange silencieux.
« J’ai envie comme ça… » je finis par préciser.
Une petite étincelle de défi semble jaillir dans le regard brun de mon Jérém ; non, il n’est vraiment pas habitué qu’on lui force la main, et surtout pas au pieu.
Pourtant, un instant plus tard, le bogoss bondit entre mes cuisses, les écarte ; il att un oreiller, le plie en deux, le glisse sous mes fesses ; et lorsqu’il vient en moi, ses mains chaudes posées bien à plat sur mes abdos, il commence à me limer tout doucement.
Fou de plaisir, je porte mes mains sur ses biceps, j’enfonce mes doigts dans le muscle ferme ; insatiables de tâter sa plastique, ils remontent ses épaules, caressent le cou puissant, redescendent sur ses pecs. Jérém semble bien apprécier le contact.
Pourtant, assez vite, le bogoss s’allonge sur moi, son torse collé à mon torse, son visage enfoui dans le creux de mon épaule ; l’odeur de sa peau toute proche m’enivre, j’enfonce à mon tour mon visage dans sa crinière brune.
Au gré des mouvements de son cou, sa barbe frotte ma peau sans cesse ; mais là où ses poils décapent sensuellement, ses lèvres soignent tout aussi sensuellement. Ses lèvres, et sa langue : cette langue qui se balade inlassablement sur ma peau, remonte à mon oreille, cette oreille qu’il revient mordiller sans ménagement.
Ses coups de reins sont lents, tout doux ; fou de plaisir, je laisse mes mains se déchaîner sur son dos, chercher le contact avec sa peau mate et soyeuse, caresser, étreindre ; aucun geste me semble excessif pour lui témoigner le plaisir inouï qu’il est en train de m’offrir.
Mais qu’est-ce que c’est bon de se faire plaisir entre garçons ! Ceux qui disent le contraire, c’est qu’ils n’ont jamais pu ou voulu essayer. Oui, qu’est-ce que c’est bon de se faire plaisir entre garçon, surtout lorsque le plaisir ne se résume pas à un emboitement, à un frottement de corps, mais lorsque ce plaisir est porté par la complicité des esprits ; lorsqu’on prend à ce point son pied, tout en désirant ardemment en offrir à l’autre, je crois que ça s’appelle « faire l’amour », ce qui n’a rien à voir avec « baiser » ; on baise un cul, mais on ne fait pas l’amour qu’à un corps, si beau soit-il : lorsqu’on fait l’amour, on le fait à un esprit, à une âme qu’on rencontre, qu’on reconnaît, qu’on aime. Et les esprits, ça n’a pas de sexe. Peu importe l’enveloppe charnelle qui les abrite.
Lorsque le bogoss sent son orgasme venir, il relève brusquement la tête ; sa chaînette oscilles contre mon menton, nos regards se croisent brièvement, le sien semble complètement habité et dérouté par le plaisir tout proche ; puis, geste inattendu, il pose son front contre mon front ; sa chaînette se pose entre mes lèvres, je sens son souffle brûlant sur mon visage, j’ai l’impression que ses lèvres cherchent les miennes, presque l’impression de sentir ses lèvres contre les miennes.
Hélas, c’est à ce moment-là que l’orgasme explose dans son bas ventre et dans sa tête : son front trempé se décolle du mien avec un mouvement brusque, presque violent ; son visage s’enfonce à nouveau dans le creux de mon épaule, son torse revient se coller à mon torse.
Le bobrun envoie trois derniers coups de reins puissants, juste de coller son bassin très serré au mien, comme pour s’enfoncer le plus loin possible entre mes fesses, comme pour être sûr de me féconder de sa virilité brûlante.
Puis, un nouveau rugissement de jeune mâle résonne dans ma chambre ; et son orgasme se déploie au rythme de petits coups de reins intenses et doux comme des caresses ; des caresses qui provoquent accessoirement des frottements appuyés, insistants de ses abdos sur ma queue.
Les violentes contractions de son corps me donnent la mesure des giclées qu’il est en train de décharger au plus profond de moi : c’est exactement au même moment que je sens poindre mon nouvel orgasme.
Et alors que le bogoss termine son affaire, alors que ses mouvements ralentissent rapidement, ma jouissance est toute proche, si proche qu’elle devient un impératif : je sais que cette deuxième jouissance va être délirante, je ne veux pas la rater ; mon plaisir dépend d’un petit effort de mon beau mâle, un petit effort que je suis bien décidé à lui demander :
« Vas-y, s’il te plaît, ne t’arrête pas, je vais jouir, fais-moi jouir ! ».
Ni un ni deux, le bogoss ne se fait pas prier : son bassin recommence illico à onduler contre le mien, son torse à exciter ma queue ; il suffit de très peu, quelques frottements à peine ; mon corps s’octroie une profonde expiration, juste avant de se laisser secouer par la puissance du plaisir qui déferle en lui ; un instant plus tard, je gicle copieusement entre nous deux torses.
Lorsque je recouvre mes esprits, je retrouve le bonheur de sentir le poids de mon beau mâle abandonné sur moi, son front trempé de sueur toujours enfoui dans le creux de mon épaule, l’impression qu’il n’est pas pressé de se relever : ni pour partir aussitôt, ni même pour aller fumer sa cigarette.
Mes mains sont fébriles, mais je les contrôle ; je lui caresse lentement le dos, le cou, mes doigts se perdent dans la douceur de ses cheveux bruns ; ivre de lui, je ne peux m’arrêter de lui faire de bisous. Des caresses, des bisous qu’il me laisse faire, qu’il se laisse faire.
Nous restons ainsi, enlacés, en silence, pendant un bon petit moment.
Lorsque le bogoss se relève enfin, je lui passe mon t-shirt pour s’essuyer le torse.
« T’embête pas, je vais prendre une douche… » fait le bogoss tout naturellement. Et, ce disant, il se dirige, à poil, vers la porte de la chambre ; et sans même prendre le temps de faire suivre ses sous-vêtements, il disparaît dans le couloir.
Ah putain ! J’adore sa capacité à se sentir « chez soi ». Dans sa tête, ça n’a jamais été : « Est-ce que je peux prendre une douche ? », mais directement, dès la première fois : « J’ai besoin de prendre une douche ». Mais aujourd’hui, ce n’est déjà plus ça, mais carrément : « Je vais prendre une douche ».
Son aisance me touche au plus haut point. Le bogoss continue de prendre ses « marques » chez moi. J’ai envie de pleurer.
Lorsqu’il réapparait dans la chambre, les cheveux encore bien humides, la peau fraichement douchée, tous biceps, pecs, tétons et abdos dehors, mon Jérém a toute l’air d’un bogoss qui s’apprête à se rhabiller et à partir.
En parcourant son anatomie de haut en bas, mon regard est aimanté par cette chute oblique et diablement saillante entre ses muscles abdominaux, ligne canalisant le regard vers cette queue qui m’a donné tant de plaisir, désormais au repos, mais toujours aussi belle ; vers, ces couilles, qui ont bien donné, pourtant toujours aussi bien rebondies.
Je le regarde et j’ai encore envie de lui.
Mais ce dont j’ai envie par-dessus tout, c’est qu’il reste un peu avec moi : je ne veux pas qu’il parte tout de suite.
« Jérém… ».
« Quoi ? ».
« Tu reprends à quelle heure ? ».
« 17 heures… ».
« J’ai envie que tu restes un peu avec moi… ».
« J’ai pas le temps… ».
« Mais il n’est que 16 heures, tu peux bien t’allonger un peu… ».
« Ma foi… » fait-il en s’allongeant à nouveau sur le lit, à côté de moi, trouvant finalement agréable ma proposition « je suis naze… ces horaires me tuent… ».
« Repose-toi un peu, alors… ».
« Il faut pas que je m’endorme… ».
« Si ça arrive, je te réveillerai… » je lui chuchote à l’oreille, tout en l’invitant à se mettre sur le flanc et en le prenant dans mes bras.
« Il vaut mieux que… il vaut mieux que… que je ne dorme pas… sinon… sinon… je vais… je vais me réveiller… me réveiller… déchiré… ».
Le bogoss a tout juste le temps de terminer sa phrase que j’entends sa respiration changer ; un instant plus tard, il dort.
Comment ça tranche, le Jérém qui fait dodo, avec l’étalon à la sexualité débordante et à la sensualité bouillante. Dans son sommeil, le puissant étalon « dieu du sexe » redevient touchant poulain « puits à câlins ».
Alors je vais veiller sur lui, surveiller l’heure, et pendant ce temps je vais adorer le regarder dormir.
Mon Jérém dans mes bras ; et moi veillant sur son sommeil. Je me blottis un peu plus contre lui. C’est le bonheur.

Moi je n'étais rien/Et voilà qu'aujourd'hui/Je suis le gardien/Du sommeil de ses nuits/Je l'aime à mourir

C’est tellement bon de le tenir dans mes bras pendant qu’il dort, écouter sa respiration enfin calme. Enveloppé par les odeurs familières qui m’apaisent, par sa présence qui me rassure, par la chaleur de sa peau, je pars aussi, comme un bien au chaud dans son berceau.
Je pars dans un rêve : un rêve où je trouve enfin le cran de laisser s’exprimer cette envie qui monte en moi, l’envie de lui dire « je t’aime ».
Un rêve d’où je suis tiré par un mouvement brusque de mon bobrun ; lui aussi il doit être parti dans un rêve, un rêve très agité apparemment : de quoi, de qui rêve-t-il ?
Je n’ai pas le temps de me questionner bien longtemps, mon corps m’impose le petit somme dont il a besoin pour récupérer des émotions de l’après-midi.
Lorsque je me réveille, je me réveille en sursaut ; et lorsque je regarde l’heure, je panique : putain ! 17h25 !
« Jérém ! Jérém ! » je tente de le secouer.
Et là, pour toute réaction, le bogoss se retourne, se colle contre moi et vient poser un bisou léger dans le cou ; ce n’est qu’un bisou dans le sommeil ; pourtant, dur dur de mettre un terme à cet instant de douceur, de bonheur, j’ai envie de passer ma vie dans ses bras. Hélas, le temps presse.
« Jérém ! Jérém ! Réveille-toi ! » je reviens à l’attaque.
Lorsque le bogoss émerge enfin, il se tourne brusquement vers le radio-réveil.
« Putain, je suis à la bourre ! » il panique à son tour, avant de s’en prendre à moi, à juste titre « tu m’avais dit que tu me réveillerais ! ».
« Désolé, je suis parti aussi… ».
Le bogoss se lève, me bouscule, att son débardeur et il le passe sur son torse sculpté ; boxer, short, baskets, un bogoss est presque aussi vite rhabillé que déshabillé.
Ce débardeur blanc, et vraiment un truc de fou !
Le bogoss fouille dans son short, il en extrait une cigarette, le briquet et se dirige vers la porte de la chambre.
« Jérém ! ».
« Quoi encore ? ».
« Qu’est-ce que tu es sexy avec ce débardeur blanc ! » je ne peux m’empêcher de lui balancer, un cri qui vient du cœur.
« Ravi de l’entendre… » fait-il tout en attrapant la poignée de la porte et en ouvrant le battant.
« Jérém… ».
« Quoiiiiiiiiiiiii ??? Je suis à la bourre !!! » il me balance, sur un ton qui commence à se faire sérieusement agacé.
« Demain aussi je suis seul… tu peux passer si tu veux… » je lui balance
« T’en as jamais assez, toi… » fait-il en se passant la main dans les cheveux bruns toujours aussi en bataille, pour les ramener vers l’arrière.
Geste simple, mais geste chargé d’un érotisme infini. Tout comme l’est, à la fois chargé d’un érotisme et d’une complicité touchante, le petit sourire ravageur qu’il me lance avant de quitter la pièce et qui semble valoir promesse de retrouvailles très sensuelles pour le lendemain.
Comment pourrais-je en avoir assez ?

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